Petites patries dans la grande guerre
EAN13
9782753569386
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Petites patries dans la grande guerre

Presses universitaires de Rennes

Histoire

Indisponible
« Nous sommes relevés par le 65e, des Bretons qui, avec vingt-cinq kilomètres
dans les jambes et douze heures sac au dos sans arrêt, ne se plaignent pas et
s’entassent sans un mot dans les abris. C’est une race plus sympathique que
nos Méridionaux du 16e corps, à qui la division était rattachée. » Par ces
quelques mots griffonnés dans ses carnets en décembre 1915, le Bourguignon
Pierre Perrin, mobilisé dans un régiment dijonnais, dit bien la force des
stéréotypes régionaux dans la France de la Grande Guerre, les tensions qui en
résultent parfois aussi malgré l’Union sacrée affichée. Pourtant, en dépit des
profonds renouvellements de l’historiographie du conflit depuis une trentaine
d’années, cette dimension régionale – et périphérique – des différents
phénomènes, loin de Berlin, Londres ou Paris, reste très inégalement prise en
compte par la recherche universitaire. En questionnant les liens – essentiels
– entre « petites » et « grande » patries, ce livre souhaite interroger, pour
lui-même, le fait régional en guerre. Conditions du recrutement et de la
mobilisation, force des solidarités nées d’origines géographiques communes,
cultures gustatives spécifiques, traditions musicales valorisées, langues
locales ou régionales contribuant à forger une « langue des tranchées »,
constitution et évolution de stéréotypes régionaux combattants sont quelques-
unes des pistes ici empruntées : elles permettent, entre autres, de mieux
comprendre comment la « petite patrie » interagit avec la grande et contribue
à renforcer la capacité des soldats à endurer les conditions dans lesquelles
ils survivent au quotidien. En certains cas, la défense du pays conduit
d’ailleurs à une redéfinition des identités régionales, à leur renforcement
notamment. On l’aura compris : la région est ainsi moins le cadre de l’étude
que l’objet même de la réflexion, à travers des contributions portant sur la
Bretagne, la Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, mais aussi l’Alsace alors
allemande ou encore l’Empire britannique, plus particulièrement le Québec et
la Nouvelle- Zélande.
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